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PERE GUISSET auteur catalan prolifique est progressivement traduit en français par son fils L'Altre Guisset. L'Autre Guisset assure les illustrations, quand il n'ecrit pas lui même. Pour lire Cliquez L'AUTRE

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circle08_orange.gifSi j'étais une fée

 circle08_orange.gifPardonne moi

circle08_orange.gifAprès son départ

 circle08_orange.gifLa fontaine non oubliée

circle08_orange.gif Souffle Sang et Or

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NOUVEAUTES INEDITES EN  FRANCAIS

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 circle08_orange.gif Une chapelle

 circle08_orange.gif Fausse promesse

 circle08_orange.gif Ne te plains pas

  circle08_orange.gif Ce n'est qu'un au revoir

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu,
Leurs chansons courent dans les rues.
Un jour peut-être bien après moi,
Un jour on chantera........

Charles TRENET (L'âme des poètes)

  

 

LA MERVEILLEUSE APPARITION

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  LE PRE AUX ANGES

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  circle08_orange.gif Gracieuse la vieille coccinelle

 

  circle08_orange.gif Les Envahisseursillustration soignée

 

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    LE PAPILLON AU JARDIN

 circle08_orange.gifLa cinquantaine

 circle08_orange.gifLe Petit Coq

 circle08_orange.gifLes secrets de Jean Timonet

 circle08_orange.gifLe sacré âne!

 circle08_orange.gif Rêve ou miracle

 circle08_orange.gifLes Coscolles

 circle08_orange.gif Mes funérailles

 

 circle08_orange.gif Une nuit de carnaval (BD)

 

 circle08_orange.gifLa Mouche Celeste

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 circle08_orange.gifLe Mystère de la forêt

 circle08_orange.gifLes héritiers de l'oncle Toni

 

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NOUVEAUTES INEDITES EN  FRANCAIS

circle08_orange.gif Mes funérailles

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circle08_orange.gif Une nuit de carnaval (BD)

 

 

 

 

 

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 circle08_orange.gifLa haut (photo Alla dalt ci dessous)

               circle08_orange.gif  Une nuit de carnaval
Une nuit de carnaval,deux amis, cherchaient au bal une "nana" avec si possible la cuisse lègère et sachant distinguer....  ce qui est de la poule..... de ce qui est du coq.....! En Bref, quelqu'un qui soit hardie, rapide à dire oui, et qui ne recule pas à se laisse trousser........
 
Une BD (coquine et bilingue) sur des dessins de Daniel Richard

 


 

DES  DEBAUCHES  DE  COULEURS AVEC  LLUM COLOR     llum color en catalan , C'est lumière et couleurs. Le même tableau présenté sous divers tons, régulièrement renouvelés pour votre bonheur ....!

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LES  PLUS DEMANDES SUR NOTRE MOTEUR DE RECHERCHE DEPUIS   5 ANS

  
 PEPIE le papillon baroudeur : "Notre héros, demanda une audience à ses amies les reines et leur expliqua le danger que courait le pré aux anges, demanda leur aide, leur rappela que parfois les fourmis guerrières attaquaient aussi les ruches et tuaient beaucoup d'innocentes abeilles !"

 
 
"....il vit, marchant en rangs serrés, des centaines de fourmis, d'affreuses fourmis guerrières, marchant en direction du pré aux anges, dévastant tout sur leur chemin,..."
Un conte en images du Pré aux Anges

      
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circle08_orange.gif Le Printemps
  
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C 
 
Cliquez vous y allez...!    Grâce au berger de Noel 

Dans peu de temps, tout ceci ne sera pas aussi romantique à cause d'une adoration des bergers pas comme les autres, et d'une dispute d'amoureux entre Joshua l'éternel retardataire et Majda sa femme intransigeante sur la ponctualité...... !
Pour adorer l'enfant
jésus, le retard d'un berger fait désordre... !
Vous allez le voir, le temps passe
mais les hommes et les femmes restent avec les mêmes défauts....
C'est au moins vrai chez moi... !
ette introduction est sans doute incomplète ........découvrez le reste par vous même...
Portez vous bien et revenez nous voir de temps en temps.. Nous complètons le site régulièrement ... en images et en textes nouveaux

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PERE GUISSET   - POEMES   FRANCAIS



        Version catalane  retour sommaire        

 

POURQUOI  PERE GUISSET A AUSSI  ECRIT EN FRANCAIS...?

En PERE GUISSET va entra a la la Casa Assolellada (casa de jubilats)
al mes de febrer 2000. 
Pere GUISSET est rentré à la Casa Assolellada (maison de retraite)
au mois de février 2000.

vie et oeuvre de Pere GUISSETO va decidí sol, quan es va veure entren dins els 80 anys. Sol sense als companys de CERET, no es podia quedar amb nosaltres a Cabestany, perquè no tenia duran les diades ningú per conversa en Català...!.
Il a décidé cela seul, quand il est entré dans ses 80 ans. Seuls sans ses amis de CERET, il ne pouvait rester avec nous à Cabestany, parce qu'il n'avait dans la journée personne pour parler en Catalan....!
La Casa assolellada nós semblava un compromís de seguretat per als seus problemes de salut i a endemés, ai podia troba algú per fe conversa.
La Casa assolellada nous paraissait un compromis de sécurité pour ses problèmes de santé et en plus, là bas, il pouvait trouver des gens pour lui faire de la conversation.
Les coses dins de la vida son més complicades i en PERE GUISSET va troba salut, però poca conversa i un poc bé d'animositat dels que no parlaven el català.
Les choses dans la vie sont plus compliquées et Pere Guisset va retrouver sa santé, mais peu de conversation et un peu d'animosité de ceux qui ne parlez pas le catalan.
De mes cal dir, que va patir de no poder retrobà la seva televisió catalana.....! Això és cosa que tindria de canviar si les bones voluntats o volen soluciona posant antena en aquell terrat.....!
En plus je dois dire, qu'il a souffert de ne pouvoir retrouver sa télévision catalane. Il y a là quelque chose que nous devrions changer, si les bonnes volontés veulent le solutionner en installant une antenne sur ce toit.

En PERE GUISSET com de costum va fe profeta els uns de les seves obres catalanes i pels altres es va posa a traduir el millor. El mes fort és que va fe, a demés, alguns escrits de qualitat en Francès que no li fan avui cap nosa dins la seva obra.

PERE GUISSET comme d'habitude a fait découvrir, à quelques uns ses oeuvres catalanes, et pour les autres, il traduisit ses meilleurs morceaux. Le plus surprenant c'est qu'il a fait, quelques écrits de qualité en langue française dont il ne doit pas rougir, et qui ont leur place dans l'ensemble de son oeuvre.

Els trobareu aquí recollits......

Vous les trouverez ci après rassemblés....


 cultura i res mes Joan Pere GUISSET   cultura i res mes

 


 



                         POEMES   FRANCAIS



  vision plein ecran

LE PAPILLON AU JARDIN
  NOUS SOMMES ET NOUS SERONS
LE PETIT BONHOMME
  LA VIEILLE DAME
LA VIEILLE DAME DE MA RUE
LA BETE AU BON DIEU ET LE VIEUX      GRILLON
UN BAISER
LA ROSE 
SI J'ETAIS UNE FEE 
LA SOURCE 
NE TE PLAINS PAS
 
LA NUIT
LE SABBAT
UNE AMIE INESPÉRÉE
LE BOIS AUX MILLE ET UNE ILLUSIONS
LA MERVEILLEUSE APPARITION
VOULOIR ET NE POUVOIR
LE SECRET BIEN GARDE
L'AURORE
APRES SON DEPART
SOUVENIR
L'OISEAU DE  NOEL
LES PAONS ET LES CANARDS
CONSEIL A UN AMI RETRAITE
FAUSSE PROMESSE

 

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu,
Leurs chansons courent dans les rues.
Un jour peut-être bien après moi,
Un jour on chantera........

Charles TRENET (L'âme des poètes)



UN PAPILLON AU JARDIN



                                                                                        Version catalane

 

Un Papillon au jardin

Un jardin a l'abri du vent,
un gracieux papillon va,
va, va en zigzaguant, va de ci de là!
Vole, hésite, finalement se pose pour un court instant,
Sur la plus splendide rose

Que caresse le soleil galant,
Ensuite il fêtera,
Si cela lui convient,
Si cela lui convient,
Bouton d'or, coquelicot, narcisse et blanc lilas

Le gracieux papillon au jardin,
Papillonne, allant ça et là,
Embrasser et le romarin,
La glycine et le bégonia !

Mais, nul ne sait que dit? que dit
 A ces fleurs le beau papillon
Verveine, rose, iris ou souci !
De quoi s'agit-il donc?
Mais que dit , le papillon a ces fleurs?
Nul ne sait ce qu'il fait, ni ce qu'il dit !
Et ces vols incertains, sont peut être une danse ,
Danse d'amour , de joie ou d'espérance !
Ces arrêts, sont peut être une chanson
Qu'apprend à la fleur , le papillon !
Ce secret là,
Nul jamais ne le saura

 

PERE GUISSET 

Preuve de sa beauté, cette poésie est souvent reprise dans des blogs privés

http://blog.aufeminin.com/blog/see_169087_1/LE-BLOG-DES-BONNES-NOUVELLES-ET-DE-LA-POSITIVE-ATTITUDE

http://forum.doctissimo.fr/psychologie/deuil/poesie-pour-vous-sujet_351_28.htm

http://atlantidium.niceboard.net/poesie-et-philosophie-f55/un-papillon-au-jardin-pere-guisset-t11169.htm

le webmaster

 

 



Nous sommes et nous serons



Version catalane

 

NOUS SOMMES ET NOUS SERONS

Aux abords du Canigou, un pâtre gardant ses moutons
M'a dit un jour, et il avait raison !
"Un catalan de souche, sait ou doit savoir,
Si c'est tramontane, soufflant sur notre terroir"
Il doit savoir danser, plus ou moins la sardane
Ne pas confondre marinade ou tramontane !
Vénérer de nos aïeux, la coiffe et la "Barretina" !
Chanter les montagnes "Régalades" et la Santa Espina !
Tout catalan est ou doit être,
Amoureux des coutumes de nos ancêtres,
De leurs us et traditions 
Savoir qu'à noêl on fait "pessébres" et on mange les tourons !
Que pâques est pour nous grande fête !
Dans chaque maison, on fait les "bunyètes" !
Tout catalan sait ou doit savoir,
Danser le "ballet cerdà" comme la "cascavellade",
Boire au "porro" à la regalade !
Recevoir au coeur, une grande joie,
Lorsque à " l'aplec", la première sardane commencera !
Mais surtout, surtout tout catalan doit savoir, c'est certain,
Pour que notre langue et notre "Germanor " ne meurent demain,
Nous devons tous, nous donner la main

 

PERE GUISSET

Traduction française de mon poème en catalan
"SOM I SEREM"



LE VIEUX  PETIT  BONHOMME



 

Le vieux petit bonhomme

Par les rhumatismes perclus,
Voyant sa santé perdue,
Un vieux petit bonhomme,
Se prépare à son dernier somme !
Le somme de très longue durée,
Le somme pour l'éternité.
Il attends, sans appréhension,
 De la dame à la faux l'apparition !
Se remémorant quelquefois sa vie,
Indulgent, le vieux bonhomme sourit!
Ne cherchant dans sa défaillante mémoire,
Que les jours heureux et sans histoires !
Se remémorant quelquefois sa vie,
Il est sûr que le vieux, des mauvaises heures fait fi !
Il a pardonné et son destin et ses ennemis !
Que des bons moments le vieux choisit aujourd'hui 
Il se souvient de son premier amour, les premières années,
Et le demi siècle de bonheur parfait,
Que son deuxième amour lui a procuré !
Le souvenir désuet de ses parents, de sa soeur,
Gardé dévotement dans son coeur !
Mais de sa mémoire jaillit soudain,
Un certain jour de juin !
La naissance de son fils, son unique enfant,
Le plus merveilleux avènement !
Puis son mariage, la petite chapelle.
Le vieux la larme à l'oeil se rappelle,
Mais si le vieux attend paisiblement
Et le jour, et l'heure, et l'instant,
C'est grâce à l'entourage de sa jeune famille,
Ses deux petits fils, son fils et sa belle fille

 

PERE GUISSET  

 

 

Preuve de sa beauté, cette poésie est reprise dans des blogs privés

http://atlantidium.niceboard.net/poesie-et-philosophie-f55/le-vieux-petit-bonhomme-pere-guisset-t11179.htm

 

 

LA VIEILLE DAME



 

Je lui ai tendu ma main et offert mon amitié, 

LA  VIEILLE  DAME

C'est une amie la vieille dame,
Elle a perdu ses illusions, et un peu de son âme !
Mais elle a gardé son sourire si gentil,
Et le regard plein de tendresse de ses yeux gris !
De sombres années de solitude, lui ont pris,
Une partie de son esprit et depuis....
Elle traine son corps de-ci, de là,
Le regard fixe, un sourire figé aux lèvres, elle va !
Elle va la vieille dame,
De-ci, de là, vivant son terrible drame !
Des années l'ont épuisée, et la vieillesse est venue,
Et la solitude, l'afffreuse solitude l'a vaincue !
La voici parmi nous, les affligés, les dégénérés.
Pour vivre ses dernières années !
La bonne vieille dame se trainant peniblement !
Parmi nous innocentes proies pour Satan,
Pour Satan qui de nos âmes et nos esprits,
Goulûment, chaque jour se nourrit !
Et un jour, nous errerons aussi, le regard fixe, et les yeux perdus,
Cherchant notre raison, que nous ne retrouverons plus !
Comme la vieille dame, nous chercherons aussi,
La main et la présence d'un ami !
Je lui ai tendu ma main et offert mon amitié,
D'un doux sourire elle m'a remercié,
Et j'ai vu, une furtive lueur dans ses yeux,
La lueur merveilleuse des gens heureux !
La vieille dame est et restera mon amie,
Je veux revoir dans ses yeux gris,
Dans ses très jolis yeux
La belle lueur des gens heureux !

PERE GUISSET 

Dibuixos  de Joan Pere Guisset (Catala) 

Le 19 04 2000  (Chez les vieux retraités)

 

             LA VIEILLE DAME DE MA RUE



 


La vieille dame de ma rue

 

Par la solitude vaincue,
La vieille dame est venue,
Avec des larmes pleins les yeux,
Chercher près de moi, quelques mots affectueux !
La vieille dame du fond de ma rue,
Par la solitude vaincue,
A pleuré près de moi, son ami !
Vidant son cœur, son sort a maudit !
Comme elle a maudit, son destin infâme,
Elle a pleuré son mari, la vieille dame !
Sans se rendre compte que mon propre destin
Etait tout aussi méprisable que le sien !
Car dans ce monde du « chacun pour soi »,
Nous vivons seuls, elle et moi !
La vieille dame qui est venue,
En larmes, fragile et menue,
Tout à l’heure chez moi, pleurer sur son sort,
Cherchant près de moi un réconfort !
Nos destins étant similaires,
Notre amitié, née de nos misères,
Est solide et fraternelle,
Face à la solitude aussi laide que cruelle,
Nous faisons front, moi le petit vieux,
Et la vieille dame, qui les larmes aux yeux,
Par la solitude vaincue,
Chez moi cet après-midi est venue !
Elle a pleuré, a écouté et enfin souri !
Puis tranquillisée elle s’est endormie !
Dans son fauteuil maintenant, elle dort, elle dort,
Et le petit vieux, des heures encore,
Veillera sur l’amie qui par la solitude vaincue
Près de son vieil ami est venue !

Pere Guisset

Le 7/6/1998

 Dibuixos  de Joan Pere Guisset (Catala) 



             LA BÊTE AU BON DIEU ET LE VIEUX GRILLON


 


La bête au bon dieu et le vieux grillon

 

Dans mon jardin, un vieux grillon,
A un jour, bâti sa maison,
Près du plus beau des rosiers,
Mais à deux pas d’un tas de fumier !
Il vivait là, triste et solitaire,
Menant vie austère !
Méprisant et le rire et le sourire !
Ne voulant plus, ce qui est pire,
Prendre le soir venu, son violon !
La solitude avait détruit l’âme de ce grillon !
On n’entendait plus dans mon jardin,
Peut-être le monotone, mais toujours joyeux crin-crin !
Si la cigale, jusqu’au crépuscule chantait sa joie,
Si le rossignol à la nuit, offrait sa voix,

Notre vieux grillon,
Pleurait lui, devant sa maison !
Il pleurait sa solitude, et sa santé perdue,
Et les jours heureux, qu’il ne retrouverait plus !
Dans son mental, le grillon solitaire,
N’était plus qu’un traîne misère !
Mais un jour, blessée, une coccinelle,
Autant gentille que belle,
Tomba près de la funèbre maison
Du  désespéré grillon !
C’est depuis ce jour d’été,
Qu’unis par une solide amitié,
Le grillon et la coccinelle,
Ecoutent de la cigale et du rossignol, leur ritournelle !
Et le soir venu, dans mon jardin,
On entend à nouveau le joyeux crin-crin !
Le vieux grillon espère que cette amitié nouvelle,
Sera forte, sereine et éternelle.

 

Pere Guisset
à  M.C.
Le 2 août 1998

 

 

 

                                      UN     BAISER      



 

UN  BAISER

Moi, pour le voir heureux,
J'embrasserais un lépreux!
Au quémandant, beau ou laid,
J'offrirais sans hésiter
Un doux, un merveilleux baiser,
Né dans le creuset d'une réelle amitié!

Tout comme au malheureux,
Au désemparé, au gueux,
J'offrirais ce baiser,
Scellant une belle amitié,
Et pour retrouver dans leurs yeux,
Le merveilleux éclat des gens heureux!

Non, je ne peux refuser,
Un chaste, un doux baiser,
Un baiser pour qu'il survive,
Au stress noir de sa solitude
Ce baiser qui sera la fin de sa dérive,
La fin aussi de son inquietude!

Ce baiser là, ne se refuse pas,
S'il aide un être a sortir de son trou noir,
A tout être, quelqu'il soit,
Pour qu'il retrouve un peu d'espoir,
Et que revienne dans ses yeux
Le merveilleux éclat des gens heureux

Pere GUISSET

 

 

 



                                      UNE     ROSE      



 

              
                                                          

 

 

 

                                                 

 

 

UNE   ROSE

 Dans le désert de mes derniers jours ,
Sans amis, sans joie, sans amour,
Sur ce chemin de ma vie,
Une rose a fleuri !
Cette présence inopinée,
Pleine de charme et de beauté,
Cette fleur qui a fleuri,
Sur le chemin de ma vie,
Cette rose sur ce sentier,
A perturbé mes dernières années !
Au vieux que je suis, cette fleur,
Cette rose a remis dans mon cœur,
L’espoir perdu de jours meilleurs !
Espoir dans ma solitude devenu,
Un amour incongru !
Cette rose je l’ai enfin compris,
N’était qu’un mirage, une utopie !
Je ne pus et ne pouvais la  cueillir,
Cette rose que j’ai vu fleurir,
Sur le sentier de ma vie,
Cette rose qui me faisait envie,
Cette fleur n’était qu’une utopie,
Pauvre petit vieux que je suis!

PERE GUISSET

                                                                         

Peinture sur ordinateur novembre 2008    -  Jean Pierre GUISSET

 

 



                                      UNE  AMIE INESPÉRÉE      



 

 
UNE AMIE INESPÉRÉE

Meurtrie, blessée, par le destin,
Une hirondelle ce matin,
Une hirondelle,
Traînant son aile
Dans un rayon de soleil,
A nul autre pareil,
Dans un halo divin
C' est posée près de ma main!
Cette hirondelle du ciel messagère
Comme moi, traîne misère,
M' apporte ce matin, une promesse!
Dans ma solitude, ma détresse,
Elle me prédit des jours meilleurs,<
L' hirondelle venue d' ailleurs!
Je l' ai comprise, je l' ai secourue,
Ma nouvelle amie venue,
Près de ma main se poser.
Implorant sans doute ma pitié!
Mon amitié, ma sollicitude,
Et surtout, la fin de sa solitude!
Messagère venue de loin,
Cette Hirondelle ce matin,
Traînant une aile,
Blessée, épuisée cette hirondelle
Dans un halo divin,
C' est posée près de ma main.

 

Pere GUISSET
Juillet  1998

 

 

                                      LE     SABBAT      



 

Le Sabbat



Je connais l’endroit,
Je connais la clairière
Où font leur sabbat,
Les affreuses sorcières !
Elles dansent en rond,
Hurlant dans le vent,
D’ignobles chansons
Le démon encensant !
Crachant le feu.
Avec soudain,
Des éclairs dans les yeux,
Elles lancent à pleines mains,
Des maléfices dans la nuit,
Aux hôtes de la forêt,
Qui loin de la clairière fuient
Ce sabbat endiablé !

Et je n’avais que vingt ans,
Une âme d’enfant,
Quand, parmi la ribambelle,
Dansant avec elles,
Et crachant le feu,
Des éclairs dans les yeux
J’ai vu la fille que j’aimais !
Elle dansait et hurlait,
Dans la sinistre clairière,
Avec les sorcières !
Brisant pour toujours,
Mon premier amour !

Je connais l’endroit,
Je connais la clairière
Où font leur sabbat,
Les affreuses sorcières !
La lune apeurée,
Ce jour là se voile,
Se cachant pour pleurer,
Parmi les étoiles !
Cet affreux sabbat,
Cette ronde,
Ces sinistres ébats
Cet effrayant monde,
Ces maléfices dans la nuit,
Désespérée la lune fuit,
Loin de cette forêt,
Loin du sabbat endiablé !

 

Et je n’avais que vingt ans,
Une âme d’enfant,
Quand, parmi la ribambelle,
Danser avec elles,
Et cracher du feu,
Des éclairs dans les yeux,
J’ai vu la fille que j’aimais,
Danser et hurler
Dans la sinistre clairière,
Avec les sorcières,
Brisant pour toujours,
Mon premier amour

 

 

 Pere Guisset – Pâques 1998

 



    Le bois aux mille et une illusions      



 


LE BOIS AUX MILLE ET UNE  ILLUSIONS

 

Dans le bois aux mille et une illusions,
Tout est allégresse, tout est rires et chansons !
Sur cette oasis, du haut d’un chêne, guettent,
Un hibou et une bergeronnette !
En ce lieu, la coexistence est reine,
Le romarin flirte avec la marjolaine,
Le bouton d’or, à la violette,
Conte joyeusement fleurette !
Un chêne et un châtaignier,
Leurs branches tendrement enlacées,
Bercés par un léger souffle de vent,
Le plus beau des tangos, dansent langoureusement !
Dans le bois aux mille et une illusions,
Tout est allégresse, tout est rires et chansons !
Toute amitié, tout amour, sont permis,
L’amour du geai et de la pie,
De la source et le petit ruisseau,
L’amour du grillon pour le chant des oiseaux,
De la Tramontane pour le vent d’Espagne,
Courtisant ici, son éternelle compagne !
En ce lieu, sont permis leurs jeux dans la ramée,
Les buissons, les genêts et les perles de la rosée !
Ici continue le vieil amour de la lavande et le thym,
Qui s’aimaient hier, s’aiment aujourd’hui et s’aimeront demain !
On adore ici, le chant du coq, qui sur son tas de fumier,
Orgueilleux, superbe, fièrement perché,
Chante avec ferveur et joie,
Son amour pour le soleil roi !
Camouflés dans les buissons, sous les chênes verts,
Unis, rossignols, merles, fauvettes et pinsons offrent leur concert !
Et les perdrix, écureuils, et garennes dansent.
Avec grâce et en cadence !
C’est là ma mie, ma bonne amie,
Qu’avec toi je voudrais finir ma vie.
Dans ce bois aux mille et une illusions,
Où tout est allégresse, rires et chansons,
Dans ce bois où toute haine est bannie,
Dans cette oasis, où seul l’amour fleurit.

                        Pere Guisset
                        Le 21 avril 1998

 

 



    La Merveilleuse Apparition      



Version catalane  

 


 
MERVEILLEUSE APPARITION

Une nuit, à la veillée,
Je ne sais si on me croira,
Un lutin et une jeune fée,
Sont apparus devant moi !
Dans un déluge d’étoiles,
Etoiles de mille et une couleurs,
Posant devant mes yeux un voile,
Et à mes pieds des fleurs !
Le lutin et la belle fée,
Incroyable apparition,
Une nuit à la veillée,
M’ont posé quelques questions !
Sur ma vie, mes ennuis, mes espoirs !
Mes joies et mes voeux aussi !
Mes vœux , de les exaucer, ils en firent leur devoir !
- Je voudrais ai-je dit, vivre sans péril,
Caché dans un coin du jardin,
Comme le grillon, seul et tranquille !
Avec le rossignol, chantant jusqu’au matin !
- Je voudrais aussi, une gerbe du soleil de juillet,
Respirer un air sans pollution,
Et autour de moi, n’entendre que des rires et chansons !
Sentir le grisant  parfum des fleurs,
- Je voudrais un grand amour dans mon cœur
Dans le ciel, une divine musique,
Et puis des clairs de lune romantiques !
- Je voudrais surtout si de tout vous tenez promesse,
Offrez moi donc, tout simplement, un peu de tendresse !
Voici le premier de mes vœux.
Pour les autres, je peux attendre un peu !

 

     Pere Guisset

 

La Casa Assolellada
Le 12 mai 2000

 



    Vouloir et ne pouvoir      



 Version catalane  

 

 VOULOIR ET NE POUVOIR...!
 

En cachette de tous…..je peux pleurer,
Je peux pleurer !
Avec d’amères larmes dans les yeux,
Navré de ne pouvoir !
Je voudrais bien……mais je ne peux,
Ecarter du monde, crimes et désespoir !

En cachette de tous…… je peux pleurer,
Pour nos lendemains !
S’il le faut avec des larmes de feu !
De ne pas avoir le pouvoir dans mes mains !
Je voudrais bien …… mais je ne peux,
Faire disparaître la haine de tous lieux !

 


En cachette de tous, je vais pleurer,
Je vais pleurer !
S’il le faut avec des larmes de sang,
Pour avoir ce grand pouvoir,
Je voudrais bien, mais je ne peux,
Ecarter de tout mal, le vieux et l’enfant !

Je voudrais en un clin d’œil,
D’une simple œillade,
Je voudrais….mais je ne peux
Guérir tous les malades !
Faire mettre genoux à terre,
Au destin capricieux et plein d’orgueil,
Qui rejetant la paix, nous fait entrer en guerre !
 

  Pere Guisset

 

    Le secret bien gardé      



Un secret confié et bien gardé

 

Il est dur, difficile de taire,
Ce que parfois on entend, ce que l’on voit,
Ceci vous exaspère !
Difficile de garder un secret pour soi !
Pour ne pas semer la discorde,
Et engendrer la douleur.
Etre promoteur d’un grand désordre !
Ce secret, fermé en mon âme et mon cœur,
Est dur, très dur à garder,
Mais pour le bien de mes amis je m’engage,
A l’enfermer à tout jamais !
Et d’avoir l’immense courage,
De très loin de moi, jeter la clé !
Il est dur, difficile de  taire,
Ce que l’on entend, ce que l’on voit,
Un regard trompeur,  une parole mensongère,
En lesquels on ne peut faire foi !
Peut être un secret de polichinelle,
Que je garde fermement en moi,
Par amour pour lui et pour elle,
Un ou une quelconque inconnue parfois,
Je ne veux faire tomber en discrédit
Et moins encore si c’est, comme c’est le cas,
Des merveilleux et intouchables amis !
Sûr, le scandale, ne viendra pas par moi.

 

Pere Guisset

31/12/1998  - Cabestany

 

 

 



    L'AURORE    



L'AURORE

Le ciel soudain s'irise
Là bas au levant
Quel enchantement
De feux éclatants
Tandis que toute surprise
La terre s"éveillant
Me salut tout en chantant

Fauvettes
Allouettes
Qui guettent
Qui fêtent
Mon charme, mes couleurs
Fleurettes
Coquettes
Violettes
Discrètes
Saluent tant de splendeurs
Le ciel soudain s'irise

Les petits chemins
Connaissent soudain
Tous ces petits riens
Qui sont et qui vous disent
Voilà l'aurore
A ceux qui dorment encore

Pere Guisset
(Années 60)
(Pourrait se chanter sur l'air : Au bord de la Tamise)
 

Saisi et dédié à Laurent  M. pour qui ce 16 novembre 2003 est un jour nouveau qui se lève

 

    APRES SON DEPART    



      
C
e tableau " Les Arbres du Mas", étant trop étroit, j' ai eu l' idée de le doubler en le copiant. Ces copies juxtaposées ayant des ombres inadaptées, j' ai effectué une rotation horizontale sur le deuxième.....Vous jugerez du résultat, qui fait apparaître en son centre une tête de louve, plutôt sympathique....
La louve représentant dans les rêves le désir passionnel, j' ai décidé de la maintenir car la passion est très présente dans ces poèmes d' amour venus du fond des âges ( août 1947). "Il ne s' agissait que d' un départ de ma mère en vacances et non d'une rupture".
A signaler pour les superstitieux, que j' ai dèjà du retaper ce poème entièrement, car j' ai perdu ma saisie pour cause de mauvaise manipulation technique de ma part....!!???
                                                        Joan Pere GUISSET (Webmaster)

PS:  Si vous avez des difficultés au chargement... me faire un MEL  - Merci - je le retirerai du site

  APRÈS SON DEPART

Du haut de Font Frède dominant la vallée,
Je veux à la montagne, ma peine conter.
Je veux, dans ce clair matin,dire aux près aux pins,
A la claire fontaine, aux maquis voisin,
A l' étoile qui meurt, aux proches nuages,
Aux moutons paisibles dans leur pâturages,
Au pâtre drapé dans la cape de laine,
Aux mulets s'abreuvant à la claire fontaine
Au muletier, qui en de longues "rasades"
Pressant sa gourde, boit à la régalade,
A l' alerte contrebandier, qui , silencieux,
Se hâte, courbé sur son fardeau précieux,
Grisé d'air pur et de senteurs sauvages,
A la vallée où dort encore mon village,
A ce Roussillon s' étendant à mes pieds,
Au Tech qui serpente, au Canigou altier,
Aux Aspres, à l'Albère, au soleil levant,
Aux vignes accrochées aux coteaux, aux champs
Aux humbles villages encore endormis,
Aux cerisiers et aux verdoyantes prairies,
Au mas qui s' éveille caché dans la verdure,
Au vent , à la terre, à toute la nature,
Je veux dire, " Je suis triste elle est partie"

Ceret le 20 août 1947

 



                                     SOUVENIR    



 

SOUVENIR

 

Oh quel jour morose
La bruine doucement
Sur le sol se pose.
Sans un soupçon de vent,
La nature pense
 Et rêve sous la pluie.
Tout n’est que silence,
Tristesse et ennui.
Mon âme médite
Au souvenir passant
Une larme hésite,
Et glisse brusquement.
Je pense à l’absente,
Et rêve sous la pluie,
Son souvenir me hante,
Et me torture aussi.

Pere GUISSET
(23 08 1947)

 



                                  LA  NUIT    




LA NUIT

Dans le ciel, les étoiles !
Au loin les sonnailles
Le bétail est a l'étable,
au pied du chêne vénérable.
Dans le maquis, un rossignol,
fait ses sérénades avant l'envol.

Sur le vieux clocher,
un hibou effarouché,
fuit apeuré à grands cris
réveillant la chauve souris,
et la chouette qui silencieusement,
s'envolent dans le vent !

A la mare la reinette offre son coassement
Le chien, un dernier jappement
Le vieux volet en grinçant,
vole au rossignol son dernier chant.

Le tremblement du branchage
Le sifflement du vent de passage !
Dans le murmure d'une rivière
Un croissant de lune se réverbère !

Le papotage des feuilles mortes,
Le chant du grillon que le vent emporte !
Dans le sentier des bruits de pas
d'un sanglier cherchant son repas !

Parmi mille bruissements inconnus,
du fond de l'obscurité venus;
le clocher comme un final dans la nuit
égraine, les douze coups de minuit !


PERE GUISSET
Ecrit en catalan à Cabestany le 29/12/96 

 

Traduction libre de joan Pere GUISSET

 

                                  LA  SOURCE    



LA  SOURCE

  Près  de la Jouberte, sous les verts noisetiers,
Dans l’herbe, les ronces, timidement cachée,
Une source en tout bas chuchote et soupire.
Que j’aime cette source ! Que de souvenir !
O ! humble source à l’eau toujours pareille,
Que de souvenir en mon âme s’éveillent !

J’aime la Jouberte et j’aime sa source
J’aime suivre son eau clair dans sa course
J’aime sa fraîcheur, son calme, son mystère !
Et souvent près d’elle, rêveur et solitaire,
J’écoute dans le bois, le merle et le pinson,
Offrir à mon ennui, leurs plus douces chanson.

 

PERE GUISSET
(La jouberte 20 08 1947)

 

Preuve de sa beauté, cette poésie est reprise dans des blogs privés

http://nltours.centerblog.net/1527985-LA-SOURCE#i

 

   L'OISEAU DE NOEL    



 
L’oiseau de Noël

Un oiseau au poitrail rougeoyant,
Tapait depuis un instant,
A la porte d’une masure,
Dans la nuit de Noël obscure.
Le pauvre rouge gorge grelottait,
A moitié mort de froid, appelait,
Le berger endormi l’ignorait,
Et rien ne l’aurait éveillé
 

Mais, les cloches se sont mises à sonner,
Un chant dans la nuit s’est élevé,
Ce chant de nuit de Noël obscure,
Retomba du ciel sur la masure.
Pour faire du bruit un angelot,
Dans un chaudron agitait des grelots.
Les brebis déchaînées bêlaient,
Dans ce tintamarre, c’est le tranquille bélier,
Qui avec sa clochette fit merveille,
En secouant sa tête, près de l’oreille,
Du berger toujours bien endormi,
Sauvant ainsi notre rouge gorge transi

 

Notre oiseau au poitrail rougeoyant,
Est entré sans perdre un instant,
Dans la chaleur de cette masure.
Au cœur de la  nuit de Noël obscure,
Notre petit rouge gorge  eut droit,
A être ainsi sauvé du  grand froid,
Distribuant, généreux, à ses sauveurs,
Mille et un baisers avec ardeur.

Les cloches continuèrent de sonner,
Un chant du fond de la nuit montait,
Ce chant de nuit de Noël obscure,
S’envola tout droit vers la masure,
Égayant notre doux angelot,
Qui veillait déjà notre petit oiseau.
La brebis sans se lasser bêle,
Les cloches sonnent de plus belle,
C’est la fête dans toute la masure,
Dans la nuit de Noël obscure.
Mais, fourbu, meurtri et affaibli,
Notre rouge gorge s’était endormi.

Pere GUISSET
 

Dessin et traduction libre du poème de Pere GUISSET "L'ocell de Nadal" : Joan Pere GUISSET
Version catalane originale L'ocell de Nadal 

Preuve de sa beauté, cette poésie est reprise dans des blogs privés
le 13 12 2008

http://lejardindelou.over-blog.fr/article-25768409-6.html#anchorComment

Commentaire de SARAH du  13 12 2008 à propos de ce poème:

Il est très jolie ce petit poème ,je ne le connaîssais pas !Mais maintenant que je le connaîs je l'adore ,c'est mon préféré !
Bonne Soirée ,Bonne Nuit ,
Douce Nuit Maman ...

 



   Les Paons et les Canards    




Les Paons et les Canards

Au mas de Ceretour
Quelques canards ont un jour,
Avec les paons projeté
De se regrouper.
"
Très bien " dirent les Paons,
«
Lavez vous avant que nous y songions
Une fois propres, nous prêterons l’oreille,
Quand comme nous, votre roue fera merveille.
Il vous faudra pour être parfaits
Comme nous parler le français.
Hors de question qu’un seul instant,
Vous nous imposiez votre catalan.
Dès lors à vous la bonne fortune,
De bénéficier de notre culture,
Ainsi que notre éducation ;
A vous voir , c’est une difficile mission,
De vous faire sortir de votre fumier.
Pour cesser de vous divertir dans la saleté.
Vous devrez aussi vous exprimer sans caqueter.
Et au delà de deux fois cinq, apprendre à compter
. »

C’est en ces termes qu’au mas de Ceretour
Les Paons parlèrent un jour
Aux canards qui voulaient tenter
D’auprès d’eux vivre en paix

"
C’est vrai" , répondit le plus vieux des canetons
«
Que je suis sale comme un cochon
C’est vrai qu’aucun de nous en sortant de la boue,
Ne songe à vous faire la roue.
Au delà de deux fois cinq, rien à espérer
Mais tout cela , vous nous l’apprendrez,
Nous recherchons simplement votre amitié,
Se cultiver sera pour nous grande nouveauté.
Vous nous enseignerez les bonnes manières
De votre intelligence jaillira pour nous la lumière.
»

"En retour, pour notre part"
Annonça le vieux canard,
«
Nous vous chercherons votre pitance
A vous vers et bon grain en abondance.
Pour vous distraire, il vous restera du temps
Pour faire la roue à tout bout de champ
Mais une grâce, nous nous devons de demander
Notre langue catalane laissez nous pratiquer.
Je sais bien, que nous ne serons jamais comme vous,
Mais pour vous être agréables nous essayerons pour vous
».

Un des Paons en ses termes, s’éleva contre la mesure,
«
Ils nous porteront les vers et le grain, Ils nous l’assurent.
Eh bien soit, c’est toujours ça de gagner,
Mais en ce qui concerne notre amitié,
Pour ma part, ils peuvent se rhabiller.
Les paons et les canards n’ont rien pour s’allier
"

Très vite au Mas de Ceretour,
Le manège ne dura que quelques jours
Car même si les canards ne parlent pas français,
Ils eurent tôt fait de tout arrêter
Ainsi aujourd’hui, quand un Paon veut du grain,
Chez les canards, il ne peut compter sur aucun copain

 

PERE GUISSET

 

Traduction libre de Joan Pere GUISSET     -   Version catalane originale L'ocell de Nadal 


 

    Conseil à un ami retraité    



  

Conseil à un ami retraité 


Si tu ne sais plus quoi faire de ton lendemain
Je te dirais ami retraité, dès demain
Vis, vis et ne te préoccupe de rien, car quoi que tu fasses
Comme tous mortel ici bas, il faudra bien que tu trépasses


Vis,vis,chante et rigole
Laisse pisser le mérinos et batifole
Mais à aucun moment dans ta nouvelle vie,
Tu ne dois laisser ton petit oiseau dans son nid

Tu le sors souvent pour uriner
Il te faudra aussi le sortir pour le faire gazouiller

Avec de l'aide, il gazouillera, gazouillera, gazouillera
S'il peut encore siffloter, alors bien mieux tu te sentiras

Vis,vis,chante et rigole
Laisse pisser le mérinos et batifole
Mais n'oublie pas ton petit oiseau dans son nid
Car pour vivre belle vie, rien de mieux qu'un bon gazouillis


Si tourmenté tu es, si migraineux tu deviens , sort ton petit oiseau
Crois, crois l'ami, qu'il n'y a pas de conseil plus beau<>Que de temps à autre, s'adonner à deux à l'ornithologie
Sans pour autant tomber dans le délire et l' orgie,

Vis,vis,chante et rigole
Laisse pisser le mérinos et batifole
Mais surtout, n'oublie pas ton petit oiseau dans son nid
Car pour vivre belle vie, rien de mieux qu'un bon gazouillis

De grâce, ne vas pas dire que je suis un écrivain trivial.
Même, si tu ne me crois pas cela m'est égal
Car moi je sais, comme retraité en exercice,
Que mon conseil est un délice


Pere Guisset




    Si j'étais une Fée    



 

Si j’etais une fée

Si j’etais une fée,
Je voudrais de ma baguette,
Faire de Ceret
Des villes, la plus coquette ;

Si j’etais une fée,
Les bancs de nos boulevards,
De velours seraient rembourrés
Pour que retraités et vieillards,
Avec délices, puissent y poser leurs fesses

Si j’etais une fée,
J’en fait la promesse,
Notre vieux sénat serait gâté.
Et grâce à mon pouvoir

Si j’etais une fée,
Le ruisseau des abattoirs,
Sentirait la rose ou l’œillet.
Et vous verriez une ligne de tramway
De coll de bucells au pont de Ceret ;
Sans douleur en un instant,
J’installerai pour les asthmatiques,
Le gâteux ou le rhumatisant,
Pour Font Frède un téléphérique
Toujours grâce à ma baguette,

Si j’etais une fée.
La fount del nou raigt  depuis belle lurette,
Au centre de la place serait déjà placée.
J’abolirai la politique,
Dans notre charmant Ceret
Il n’y aurait ni haine ni esprit critique,

Si j’etais une fée,
Vous auriez des cerises à foison,
Du vin à volonté
Heureux nous serions,

Si j’etais une fée
Nos enfants n’iraient pas en Afrique
Car j’établirai la paix.
Mais ce serait trop magnifique,
Je ne suis pas une fée

Pere Guisset
(année 1960)

 

Poème récité dans la pièce L'escola (revue locale des années de guerre d'Algérie)

 

    La fausse promesse    




FAUSSE PROMESSE

D'une petite rieuse
je me suis amouraché. Elle était fraîche et légère le jour où je murmurai : "Donne-moi ta main, ma belle, ensemble nous marcherons. Tu es jeune et si jolie : c'est sûr, nous serons heureux.
À Pâques, à nous les beignets. À la Noël, les tourons ! Après Pâques, d'autres fêtes, et des baisers l'an entier ! Chaque jour pour toi et pour moi sera fête patronale, les tiroirs pleins de billets, rires, plaisirs à gogo". Et la petite rieuse avec moi se maria !
Elle était fraîche et légère, ce jour elle trébucha. La malheureuse fillette, marchant à côté de moi, n'a rien eu du tout, la pauvre, de tout ce que j'avais dit.
À Pâques, point de beignets, A Noël, point de tourons. Après Pâques, pas de fêtes ! Et bien trop souvent on boude. Tous les jours, dans son ciel une autre étoile s'éteint. Pas de roses, pas de fleurs, Mais des pleurs et des douleurs !


PERE GUISSET

Traduit du catalan avec l'aimable concours de Pere Verdaguer
( extrait de son livre sur Pere Guisset)

Pour accéder cliquezpixeu per veure

 

    Ne te plains pas    



NE TE PLAINS PAS

Si à la maison tu n'as pas de fumée,
si tu as la chandelle pour t'éclairer,
et un lit pour te reposer,
ne te plains pas que le garde-manger soit vide.
Si tu n(as plus qu'un quignon de pain
et ton jambon dans l'armoire est rance,
s'il te reste des pommes de terre, une poignée de haricots,
mon ami, pourquoi te plains-tu ?
Pourquoi te plains-tu ? Ça pourrait être pire !
Pour aujourd'hui, ça va! Ça ira mieux demain !
Rien ne dure pour toujours.
Aujourd'hui tu as de quoi faire ta soupe !
Demain, bonhomme, il fera jour !
Il y a plus malheureux, penses-y bien.
Surtout que contre pluie et neige
tu as un toit sur la tête.
Pense qu'il yen a qui meurent
de faim ou de froid. Te plains pas !
Haricots, pommes de terre et cochon rance :
fais-toi une ollada dans les règles !

Pere Guisset

Traduit du catalan avec l'aimable concours de Pere Verdaguer
( extrait de son livre sur Pere Guisset)
Pour accéder cliquezpixeu per veure

 

    Ce n'est qu'un au revoir    



 
CE N'EST QU'UN AU REVOIR


J'ai pleuré mon ami
à la messe, au dernier adieu.
Ah, l'ami de ma jeunesse,
et presque de mon enfance !
Elle m'a laissé, ton amitié,
tant de bons souvenirs !
Je t'ai pleuré,
peut-être te pleurerai-je encore,
mais dans mon coeur je garderai
un souvenir inoubliable.
Je les garderai pour toujours
nos belles années
riantes et pleines de joie !
Nous avons ri et nous avons fait rire
Ceret. Et si par hasard nous avons fait
du mal, tu es, comme je suis, pardonné.
Tu as tant donné à ta chère ville !
Là où tu es, j'irai un jour,
quand le destin m'appellera.
Au revoir, donc, et à bientôt.
Nous retrouverons notre amitié,
là où tu es, quand je viendrai.
Peut-être les ferons-nous rire, encore,
nos compagnons.
PERE GUISSET
(Poème écrit à la mort de son ami René Erre)

Traduit du catalan avec l'aimable concours de Pere Verdaguer
( extrait de son livre sur Pere Guisset)

Pour accéder cliquezpixeu per veure

 

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CONTES EN   FRANCAIS 


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LE  PRÉ AUX ANGES

   Présentation des personnages

   La fugue d'Agrippine la       petite fourmi
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     Ombres mystèrieuses
             i_ant_mint_tbg.gifi_ant_pink_tbg.gifi_ant_gray_tbg.gif

     La follette Marinette
                      

   Les Envahisseursalien.gifalien.gif

     Gracieuse
       la vieille coccinelle

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LE  PRÉ AUX ANGES
 Textes  de Pere GUISSET
(Illustrations  Jean Pierre GUISSET)
Dédié à mes petits-fils
THOMAS et BERTRAND
vision plein ecran 

           letter02_cll_blue.gife pré aux anges, c'est un lieu de promenade pour les habitants de Camperol, Camperol ce petit village, accroché au flanc de la montagne, face au soleil levant, où il fait bon vivre. Les gens de Camperol sont des gens tranquilles, paisibles, souriants, heureux de vivre leur vie, loin des villes et de la pollution.

La haine est inconnue dans ce village charmant, l'amitié et l'amour vivent matrimonialement depuis des années à Camperol !

 

    letter02_cc_blue.gife pré aux anges, c'est une   humble prairie de montagne,   ainsi nommée à cause des anges  du ciel qui viennent, dès que leurs  occupations le permettent, dès  qu'ils ont un jour de vacances,  danser et s'ébattre, rieurs et  charmants, le soir au clair de lune dans l'herbe verte et tendre, parmi les coquelicots, bleuets et les boutons d'or.

 

 letter02_cd_blue.gifans un coin de ce pré, près du bavard petit ruisseau, à l'orée du bois des pinsons, baptisé ainsi, parce que tous les pinsons des alentours, perchés sur les branches des vieux châtaigniers, donnent de temps en temps des concerts, dans ce coin de pré, le plus ensoleillé, habite Cricri.

  

 

 

   letter02_cll_blue.gifes parents de Cricri, jeune criquet déluré, ont construit leur maison, sous une touffe de genêts, près d'un coquelicot, dans la mousse !

Cricri a bien aidé ses parents, il a ramassé beaucoup de brins d'herbe séchés pour faire un petit matelas bien douillet !
Il a aidé son papa à traîner des feuilles mortes des châtaigniers pour couvrir le toit de la maison, car il pleut souvent sur la montagne, et papa Criquet, ne veut pas que maman Criquet, Cricri et sa petite sœur, née au printemps, se mouillent !

 

 





    
letter02_ct_blue.gifout près de leur maison,  Juste à  côté du ruisseau, Monsieur Noirot, un grillon timide et taciturne, vit seul, tout seul  dans sa maison souterraine et  chaque soir, surtout les soirs d'été,  Monsieur Noirot fait grincer son vieux  violon.

 

 

 

                                                                

letter02_cll_blue.gifa meilleure amie de Cricri le petit criquet, se nomme Agrippine, c'est une jeune fourmi, dissipée, têtue, une forte tête comme on dit ! n'écoutant jamais, ni les conseils, ni les recommandations de ses parents ou de ses amis.

Agrippine veut vivre sa vie, loin de la communauté où ont toujours vécu ses parents, où soi-disant elle étouffe, où elle a du mal à se plier aux règles, aux lois et aux principes qui la régissent !

La jeune, l'écervelée Agrippine veut quitter le pré aux anges, aller loin, très loin, au delà du bois aux pinsons !

 

 

 

letter02_cc_blue.gifette petite fourmi, fait le désespoir de ses parents, son papa et sa maman pleurent souvent par sa faute !

Elle désobéit toujours, elle ne supporte plus la vie en famille, ne veut plus dormir dans la fourmilière, elle couche chaque nuit, sous un brin d'herbe, sous l'oeil vigilant de son ami Guilleret.

 


 letter02_cs_blue.gifon ami Cricri, la gronde gentiment, veut lui faire comprendre que nulle part ailleurs, nulle part, elle sera aussi bien qu'ici, dans la fourmilière et avec tous ses amis qui vivent au pré aux anges.
Nulle part au monde, elle ne trouvera un air si pur à respirer, un site aussi magnifique, elle ne retrouvera jamais le charme du bois des pinsons, n'entendra jamais plus leurs chants, le gazouillement joyeux du ruisseau , le crin-crin du violon de Monsieur Noirot, ni le chant plein d'allégresse de
Dame Chansonnette se chauffant au soleil !
Rien, Agrippine n'écoute rien !
Elle vit dans ce rêve, partir !
Cricri a peu que malgré ses conseils, la jeune fourmi ne parte à l'aventure, aussi a-t-il demandé à la vieille Margoton et au bon, au paisible et tranquille Fenlevent, de la sermonner, de la gronder un petit peu.
 

 

 


letter02_cm_blue.gifargoton , la vieille chenille qui vit dans le creux d'une branche morte est considérée comme étant de bon conseil !
              Un peu "rebouteuse", un peu "guérisseuse", c'est elle qui soigne les petits bobos et les petites maladies ! Son meilleur, son principal remède, c'est la rosée du matin à boire à jeun Mais elle ordonne aussi quelque fois, une décoction de pollen de fleurs de châtaigniers à prendre le soir, avant d'aller au lit !

Agrippine l'aime bien et Margoton aime bien Agrippine !
La fourmi écouta sagement le sermon de Margoton, mais continua à désobéir, elle ne suivit pas les bons conseils de la chenille, disant qu'elle était d'un autre siècle.
Agrippine la désobéissante, était aussi flemmarde et menteuse ! 

  

 

letter02_cc_blue.gife qui est très vilain de mentir, Fenlevent le doux et bon escargot lui reprocha un jour ! Un jour où il rencontra Agrippine, assez loin de la fourmilière, presque arrivée au ruisseau et que la vilaine menteuse lui certifia que sa maman lui avait donné son autorisation !
Fenlevent se mit en colère, lui si doux, gronda bien fort et voulu donner une fessée à la jeune fourmi !
Comme Fenlevent traîne sa maison sur son dos, il ne peut aller très vite et Agrippine put s'enfuir.
L'escargot Fenlevent n'est pas un rapporteur, il n'a rien dit à la maman d'Agrippine pour ne pas lui faire de la peine, pour ne pas qu'elle soit malheureuse et triste de savoir la petite fourmi menteuse !
Fenlevent n'a rien dit car il sait très bien que c'est laid et parfois méchant de rapporter !
 

 

            letter02_cm_blue.gifalgré tous les sermons, malgré tous les conseils de prudence de ses amis,
un jour, Agrippine partit ! Un matin, très tôt, avant le lever du soleil, alors que tout le monde dormait encore au pré aux anges ! Elle marcha aussi vite que lui permettaient ses petites et fragiles pattes !
Et la voilà arrivée au bord du ruisseau !
Comment faire pour traverser l'eau ?
Sa maman et son papa lui ont souvent dit que c'était dangereux ! Noirot, Margoton, Fenlevent et même Guilleret, tout comme Cricri, tous lui avaient recommandé de ne pas aller au bord du ruisseau et surtout, surtout de ne pas essayer de le traverser !
Mais l'envie de partir était trop forte !
Notre désobéissante fourmi se risqua à traverser en s'agrippant à la tige d'une fougère qui se penchait sur l'eau !
Elle fut bien punie Agrippine, déséquilibrée par un coup de vent, elle lâcha la tige de la fougère, tomba dans l'eau, et le courant l'emporta !

  Fenlevent, toujours le premier levé au pré aux anges, voyant l'accident, réveilla Monsieur Noirot, Monsieur Noirot réveilla Chansonnette ! et Chansonnette sonna l'alerte, en deux minutes tout le monde fut près du ruisseau !
Agrippine avait disparu ! Tous pleuraient, la maman et le papa, Cricri, les travailleuses fourmis, Noirot, Fenlevent, Margoton, Guilleret, Dame Chansonnette qui n'arrêtait pas de sonner l'alarme et appelait au secours de toutes ses forces !

 


 letter02_cp_blue.gifépie le baroudeur, l'éternel  voyageur, Pépie l'instable papillon  qui voltige toujours d'une fleur à  l'autre leur racontant ses voyages et  ses exploits ! Pépie le papillon aux  vives couleurs, entendit les appels  de Dame Chansonnette, se rendit  compte du drame, il vit la petite  fourmi dans le ruisseau, prise dans un  tourbillon.
Délaissant la branche où il  avait passé la nuit, Pépie prit son vol  et puis, sans hésitation, ramassa un  long brin d'herbe et le tenant par un  bout, tel un hélicoptère, se tenant  en suspension; immobile au-dessus  du tourbillon, présenta l'autre bout  du brin d'herbe à la fourmi qui s'en  saisit ! L'intrépide Pépie n'eut plus  qu'à la hisser et la porter jusqu'au  pré aux anges !

 La jeune fourmi Agrippine était sauvée, sauvée par Pépie le papillon qui revenait au pays après une longue absence ! Dégoûté à jamais des longs voyages, il revenait avec une antenne estropiée, estropiée au cours d'une bagarre, par Piafon un batailleur moineau, une belle frayeur en mémoire et son aile droite déchirée, souvenirs de sa fuite éperdue devant le filet d'un tenace chasseur de papillons.
 Il était revenu, jurait Pépie, pour ne plus repartir. Ce fut lui le baroudeur qui fit comprendre à Agrippine que nulle part on est mieux que chez soi !

 

 

             letter02_ca_blue.gifgrippine la désobéissante jeune fourmi,  avait eu tellement peur de se noyer, qu'elle  ne reparla plus de partir.

         D'ailleurs, elle habite toujours là-haut, au   pré aux anges, avec Cricri le petit criquet,   Monsieur et Madame Criquet, Monsieur Noirot le grillon, Chansonnette la cigale, Guilleret l'écureuil, Margoton la vieille chenille, Fenlevent l'escargot et son sauveur qui est devenu son inséparable ami, Pépie le papillon aux vives couleurs.

      Fin de l'épisode

  letter02_cp_blue.gifére    letter02_cg_blue.gifUISSET.

 

  

 

 

LA FOLLETTE MARINETTE

dessin original des années 70 

 letter02_ca_blue.giflerte au pré aux anges ! Le pré aux anges est en alerte, Dame Chansonnette, la cigale, a vu Marinette la vache, la follette génisse, venant du Mas de Chante-Matines, se diriger vers le pré aux anges et a donné immédiatement l'alerte.

 

 Les sentinelles placées en faction autour de la fourmilière, sachant le danger que représente Marinette en liberté, connaissant ses sottises, ses excentricités, ordonnent à toutes les fourmis de réintégrer en ordre la fourmilière.

 Agrippine la jeune fourmi, n'est pas contente, elle voudrait bien voir de près Marinette, rire à la vue de ses grotesques gambades, de ses roulades et de ses roulades et de ses sauts désordonnés qu'elle va sûrement faire sur l'herbe du pré aux anges !

 Comme à chaque fugue, à chaque escapade, quand l'humeur de Marinette, la dirige vers la fourmilière du pré, ordre est donné à Agrippine de rentrer. Comme toutes les autres fourmis, elle doit descendre au plus profond de la fourmilière, se mettre à l'abri dans la salle du troisième niveau.

  Ce sont ses amis, Cricri, le petit criquet et Guilleret l'écureuil, qui expliquent à Agrippine, les diverses et comiques cabrioles et les sottises que fait la grosse Marinette, mais aussi les dangers que fait courir à la communauté du pré aux anges, cette fantasque génisse.

 

 

Elle n'est pas méchante Marinette, oh non !
C'est au contraire, une bonne vache, une gentille génisse que l'on voit souvent paître, sur la grande prairie du Mas Chante-Matines, en compagnie de sa maman Roussette, une belle et saine vache rousse avec de gros pis gonflés de bon lait ! Elle a simplement besoin cette jeune vache de se dégourdir les pattes, elle a besoin d'un peu d'indépendance, elle a besoin comme elle dit, de s'éclater, de bouger, de courir, de faire un petit peu la folle.

  Cricri et Guilleret, sont déjà à l'abri du danger, sur le grand chêne ! Cricri et ses parents ont grimpé péniblement jusqu'à la première grosse branche et Guilleret s'est installé, très facilement, tout en haut, sur la plus haute et frêle branche qui plie sous son poids, Dame Chansonnette est près de lui effrayée et tremblante. Ils sont en sécurité et pourront assister en toute tranquillité aux ébats folâtres de la lourdaude Marinette.                                           

 
Monsieur Noirot, le grillon taciturne et têtu, s'est blotti, tout au fond de sa maison souterraine, s'est mis sa tête entre les pattes, et il attend stoïquement les événements.

Malgré les dangers les plus grands, ce têtu de Monsieur Noirot, n'a jamais voulu quitter sa maison, s'il doit mourir dit-il, il veut mourir chez lui, dans son lit !

Il sait pourtant qu'aujourd'hui, il suffirait que Marinette la follette, pose sa patte sur l'emplacement de sa maison, pour qu'il meure écrasé !

Monsieur Noirot n'est pas téméraire, il n'est pas plus courageux que d'autres, mais il préfère attendre, en ayant très peur c'est certain, i préfère attendre que Marinette, quand elle sera fatiguée, cesse enfin ses jeux et reprenne le chemin de son étable où l'attend sa maman très inquiète.

Quand le calme sera revenu sur le pré aux anges, alors Monsieur Noirot, reprendra sa place habituelle, sur le devant de sa maison, calera son vieux violon sous son aile et fera courir l'archet sur les deux dernières cordes qui restent, énervant, comme d'habitude Dame Chansonnette la bonne musicienne et merveilleuse chanteuse, avec les discordants crins-crins qu'il tirera de son instrument.

 

L'alerte a surpris Fenlevent l'escargot et son amie de toujours, la vieille chenille Margoton, alors qu'ils dégustaient une feuille de pissenlit, cette tendre, fondante, délicieuse salade sauvage, qu'ils partageaient fraternellement.

 

Délaissant leur déjeuner à peine entamé, ils se hâtent, Fenlevent et Margoton vers l'abri commun qu'ils ont prévu depuis la première escapade et la première apparition de Marinette au pré aux anges ! Ils se souviennent des importants dégâts qu'elle a fait ; et qu'elle fait à chacune de ses fugues.

Le pré aux anges après le départ de Marinette, est toujours dans un piteux état ! Complètement dévasté, les genêts coupés ras, l'herbe et les fleurs écrasées, le petit ruisseau, le charmant petit ruisseau qui gazouille gentiment, piétiné, démoli en plusieurs endroits, la fourmilière ébranlée, et la maison de Cricri à reconstruire.

Ils se hâtent lentement, Fenlevent et Margoton, vers leur trou, un trou sous une grosse pierre, priant tous les Saints du paradis, leur demandant de leur donner le temps d'arriver sans mal à leur refuge, avant l'arrivée de la follette, qui pourrait dès son arrivée au pré aux anges, leur marcher par mégarde sur le corps.

/

Justement, la voilà, la grosse "patapouf" de Marinette ! la voilà la tornade, la tempête, le cyclone, que craignent nos amis du pré aux anges !

Elle se met à courir, gambader, faire des galipettes, se traîner par terre, se rouler dans l'herbe, beuglant très fort et écrasant tout.

Heureusement qu'Agrippine, son papa et sa maman et toutes les autres fourmis sont dans la fourmilière, à l'abri, très profondément enfoncés sous la terre.

Marinette, plus follette que jamais est déchaînée, avec des beuglements joyeux, elle danse ! Elle danse sur le pré aux anges, allant d'un coin à l'autre, elle danse avec la grâce et la souplesse d'un hippopotame !

Cricri, Guilleret, Dame Chansonnette et les autres, suivent la scène, effrayés, angoissés, ils voient Margoton la pauvre vieille chenille percluse par les rhumatismes et Fenlevent qui traîne sa maison, encore loin de leur refuge ! Ils n'auront pas le temps d'arriver à leur trou !

Cette diablesse va les écraser, avec ses grosses pattes quand elle court ou danse, ou avec son gros ventre de vache bien nourrie quand elle se couche, ou avec son dos quand elle fait une roulade ! Guilleret encourage ses amis ! Vite, vite crit-il, il ne vous reste qu'un mètre à parcourir et vous serez sauvés ! Mais hélas, un mètre à parcourir, pour Fenlevent et Margoton, c'est beaucoup ! Beaucoup trop ! Ils ne vont pas vite, ils ne peuvent aller vite, ils avancent très lentement tout en se hâtant !

Pauvre Fenlevent, si doux, si paisible ! Pauvre Margoton si gentille et si serviable.

Monsieur Noirot aussi est en danger ! Si Marinette pose son pied sur le fragile toit de sa maison, elle s'écroulera sa maison, elle n'est pas très solide, et Monsieur Noirot sera enterré, écrasé ou étouffé !

Mais voilà que Marinette se lasse de sauter, courir et danser, elle s'arrête essoufflée et se couche ! Elle se couche, certainement pour se rafraîchir car il fait très chaud, sur le petit ruisseau, en poussant un beuglement de satisfaction !

/

Pendant ce temps, Fenlevent et Margoton arriveront peut-être à leur refuge, ils auront le temps de se cacher sous la grosse pierre.

Hélas, le gros ventre de Marinette fait barrage, il arrête l'eau du ruisseau qui déborde et inonde peu à peu le pré aux anges !

 L'eau descend lentement en direction de la maison souterraine ou elle s'engouffrera et noiera Monsieur Noirot, Monsieur Noirot le têtu qui n'a pas voulu quitter sa maison !

 Le bon Guilleret, notre malin écureuil, pour obliger Marinette à se lever, la bombarde du haut du grand chêne, avec des glands, des châtaignes ou des noix qu'il sort de son grenier, son précieux garde-manger pour l'hiver. Marinette ne bouge pas, elle ne sent rien ! Guilleret n'a pas assez de force et ses projectiles ne peuvent lui faire grand mal !

 Marinette ne bouge pas, mais l'eau continu d'avancer vers l'habitation, le refuge de Monsieur Noirot : Comment arrêter cette inondation ?

 Dame Chansonnette, pense alors à Pépie ! Pépie le papillon, le baroudeur, le dur, du pré aux anges, Pépie qui a beaucoup d'esprit d'initiative ! Où est-il ? Lui qui a sauvé un jour, Agrippine la jeune fourmi de la noyade, trouverait bien un moyen pour sauver Monsieur Noirot !

 Il est intrépide Pépie, il a de l'audace, il est courageux, téméraire et débrouillard !

 Mais Pépie est parti ce matin avec ses nouveaux amis, le sacripant Fredaine, un gros et affreux frelon, et Mousquet un dangereux moutisque au passé louche, qui habitent depuis peu au bois des pinsons !

 Ils sont partis, tous les trois, faire la fête, se soûler avec le jus sucré et enivrant des raisins de la treille, là-bas, au Mas de Chante-Matines !

 Ils adorent ce jus des muscats dorés, mûrs à point, ce jus avec lequel, les gens de Chante-Matines font un excellent vin !

  Nos trois lascars s'enivrent chaque jour, chaque matin, puis s'endorment dans un coin, gonflés, repus de jus de muscat.

 Comme Marinette ne bouge toujours pas, se reposant, ruminant, prenant son bain dans le ruisseau, le ruisseau qui déborde toujours et inonde déjà les alentours de la maison de Monsieur Noirot, comme l'artilleur Guilleret n'a plus de munitions, Dame Chansonnette s'envole !

 Dame Chansonnette part à la recherche des fêtards, Pépie, Fredaine et Mousquet, les amoureux du jus de la treille !

 Elle les appelle, écarquille les yeux pour mieux les voir ! Et tout à coup Dame Chansonnette voit, les gais lurons, accrochés à la branche d'un arbousier, battant joyeusement des ailes et chantant une affreuse chanson à boire !

 D'apprendre, par Dame Chansonnette, le drame du pré aux anges, désoûle sur le champ, Pépie !

 Apprenant que Monsieur Noirot, son ami, est en danger de mort, Pépie, entraînant avec lui, ses compères, le frelon Fredaine et le moustique Mousquet, s'envole à toute vitesse, déployant toutes ses ailes, pour porter secours à ses amis, vers le pré aux anges.

 Dame Chansonnette qui pourtant a un vol assez rapide, a des difficultés pour suivre les trois polissons qui zigzaguent quelque peu et qui tamponnent parfois le tronc d'un arbre.

 Au pré aux anges, la situation est la même ! Marinette rumine, toujours couchée dans le ruisseau, le ruisseau déborde toujours, et l'eau n'est plus très loin du refuge de Monsieur Noirot.

 Pépie, d'un coup d'œil juge la situation ! Une seule chose à faire ! Faire lever Marinette et la chasser hors du pré aux anges !

 En vrai chef, Pépie prend une prompte décision, il ordonne à Mousquet et à Fredaine de se tenir prêts à l'attaque !

 Le frelon, doit se placer dans l'oreille de l'ennemie et bourdonner le plus furieusement possible pour effrayer Marinette, et le moustique, doit lui planter son dard dans le museau, l'endroit le plus sensible !

 Marinette déjà énervée par le bourdonnement de Fredaine, puis piquée douloureusement par Mousquet, se lève et s'enfuit en beuglant de peur vers son étable ! Et se jurant bien de ne plus revenir !
 

 L'eau reprend son cours normal dans le lit du petit ruisseau, mais l'inondation s'est étendue, la demeure de Monsieur Noirot est inondée, le toit s'est effondré, ensevelissant le têtu grillon.

 Monsieur Criquet, Guilleret, Cricri et quelques fourmis, sorties en hâte de la fourmilière, en peu de temps sortent Monsieur Noirot de sous les décombres de sa maison !

 Monsieur Noirot est presque mort ! Ils le couchent sur une feuille de laurier sauvage, Dame Chansonnette qui a suivi des cours de secourisme, lui fait faire des mouvements respiratoires, lui fit le bouche à bouche et réussit à le ranimer !

 Margoton, pour finir de le remettre sur pieds, lui fait prendre un peu de sa décoction de pollen de fleurs de châtaigniers. Margoton est "guérisseuse" et elle fabrique elle-même ce remède très efficace !

 Après leur intervention décisive et victorieuse, les trois nouveaux compères, Pépie, Fredaine et Mousquet sont repartis, vers la treille du Mas Chante-Matines.

 Le pré aux anges a frôlé la catastrophe, Monsieur Noirot, Fenlevent et Margoton ont frôlé la mort !

 Grâce à Pépie le papillon aux vives couleurs, et ses amis, tout c'est bien terminé !

 Et comme on dit, tout est bien qui finit bien.

 

 Pere GUISSET.

 

 

 

 


OMBRES MYSTERIEUSES
Un mystère planait au pré aux anges ! Un mal étrange
s'était abattu sur les jeunes ! Les adultes et les vieux,     angoissés, voyaient la jeunesse du pré aux anges, dépérir, perdre leur joie, leur entrain, leur goût à la vie !

 Les jeunes, Cricri, le criquet malicieux, Agrippine la petite fourmi et quelques autres jeunes criquets ou jeunes fourmis du pré aux anges, ne riaient plus, ne chantaient plus, ne jouaient plus, restaient prostrés, sans réaction, mélancoliques, tristes ! Rien ne les intéressait, ni le chant des joyeux pinsons, ni les drôles gambades de Guilleret le charmant écureuil, qui pour les dérider, faisait le clown ! Ni les histoires que leur contait Pépie le papillon, le fin diseur, le conteur merveilleux qui pourtant d'habitude, les charmaient, ne les intéressaient plus, ils écoutaient d'une oreille distraite, en étouffant discrètement des bâillements d'ennui !

 Depuis quelques mois aussi, la nuit, dès que la lune disparaissait derrière le bois des pinsons, à l'heure où les vers luisants éteignaient leur lumière, on apercevait des ombres se faufiler, silencieuses et mystérieuses parmi les hautes herbes, et on entendait parfois, des plaintes et des gémissements.

                             

 

Dame Chansonnette, la cigale venue de la plaine, prétendait que de méchantes sorcières venaient, les nuits de pleine lune, rendre visite à la vieille chouette à demi déplumée qui nichait dans le creux de la souche du châtaignier mort depuis fort longtemps !

 

J'ai toujours dit, déclarait Dame Chansonnette, que c'était une affreuse sorcière cette chouette là ! Elle ne rôde que la nuit venue ! C'est elle ou ses compagnes qui ont jeté un sort aux jeunes du pré aux anges !

 Le paisible Fenlevent l'escargot, sachant très bien que les sorcières n'existent pas, jouait au détective pour éclaircir le mystère des ombres et surtout savoir pourquoi, certains jours, on trouvait au petit matin un jeune, errant dans le pré aux anges, malade, à demi inconscient et complètement hébété ! Il veillait souvent toute la nuit, hélas, sans résultat ! Il est tellement lent pour se déplacer Fenlevent, qu'il ne put jamais résoudre ces mystères ! Ni celui des ombres, ni celui du mal étrange des jeunes.

 Margoton, la dévouée chenille, la "guérisseuse" du pré aux anges, avait beau leur faire boire son merveilleux remède, sa décoction de pollen de fleurs de châtaigniers, les jeunes malades ne sortaient plus de leur demi torpeur. Elle ne savait plus où donner de la tête Margoton, elle avouait son impuissance, elle ne pouvait enrayer cette étrange maladie. Cette maladie sûrement très contagieuse car de plus en plus de jeunes s'en trouvaient atteints.

 Le conseil des anciens s'était déjà réuni bien des fois pour prendre les décisions qui s'imposeraient.

On discourait beaucoup, on chahutait beaucoup, on prenait note de beaucoup de propositions, on votait, on contredisait, on approuvait, rien de concret ne se décidait au cours de ces réunions ! Et le mal étrange continuait ses ravages et de plus en plus d'ombres mystérieuses rôdaient la nuit sur le pré aux anges !

Monsieur Noirot, le vieux grillon, sortit un jour de ses gonds, prenant la parole, il demanda avec fermeté, qu'une enquête sérieuse fût ouverte. Il faut en finir dit-il ! Assez de palabres, assez de discours, il faut que cela cesse et nous avons le devoir de le faire cesser ! Il est anormal de voir notre jeunesse dans cet état ! Il doit bien exister un remède à ce mal !


Dame Chansonnette répondit qu'il fallait tout simplement chasser la vieille chouette déplumée, cette sorcière, responsable des sabbats organisés certains soirs au pré aux anges, avec ses consœurs.

 Fenlevent la réprimanda ! Allons dit-il, comment peut-on croire à ces sornettes, à ces vieilles légendes de sorcières et de loups-garous. Dame Chansonnette vexée, quitta la séance en prédisant à tous d’épouvantables malheurs et de terribles lendemains.

 Les anciens, représentant la fourmilière, communauté la plus importante, proposèrent un jour, l’établissement d’un plan d’action commune et dans l’immédiat une surveillance ininterrompue de jour comme de nuit ! Cette décision fut adoptée.

 Le conseil des anciens donna les pleins pouvoirs à Fourmiguète, la fourmi déjà chef de police à la fourmilière.

 Fourmiguète avait l’ordre de mettre le plan à exécution de toute urgence.

 

Mais l’affaire s’éternisait, on perdit un temps considérable en conciliabules, pour des broutilles, on reconsidéra le plan établi, on fit de nouveaux projets, bref on n’en finissait pas de lanterner !

Et le mal étrange continuait et les ombres rôdaient toujours !

Hélas, un matin, les événements se précipitèrent ! Fenlevent, toujours le premier levé au pré aux anges, comme on sait, découvrit, morts, dans une flaque d’eau, deux très jeunes fourmis, presque des enfants et un jeune criquet, un petit cousin de Cricri, et, évanouis, allongés sur la grande touffe de thym, près de la grosse pierre, Agrippine et Cricri ! Malades, malades à en crever !

 Immédiatement avertis par Fenlevent, Fourmiguète et son état-major prirent enfin conscience de la gravité de l’affaire ! Des jeunes du pré aux anges étaient morts à cause de leur insouciance !

 On décida enfin, de mettre le plan prévu en action dès le soir venu ! On cache le triste événement, on soigna en cachette Agrippine et Cricri et on décida de taire le décès de jeunes ! De ces jeunes imprudents qui avaient quitté leur domicile, malgré l’interdiction de leurs parents !

 Il était d’ailleurs temps d’agir, une certaine agitation régnait depuis quelques semaines au pré aux anges ! Les diverses tendances s’entrechoquaient, les esprits s’échauffaient, les réunions devenaient de plus en plus houleuses.

 Dame Chansonnette et ses partisans, réclamaient avec force l’expulsion de la vieille chouette déplumée, accusée de sorcellerie !

 Un autre clan était fermement persuadé que la guerre bactériologique était déclenchée en secret ! Les jeunes seuls étaient attaqués par un mystérieux microbe.

 D’autres enfin, prétendaient que le pré aux anges était envahi par les extra-terrestres et que les ombres dans la nuit étaient des êtres venus d’un autre monde qui neutralisaient d’abord les jeunes !

 

 

 Fourmiguète, la fourmi chef de la sécurité, ne croyait pas toutes ces fadaises, sa conviction personnelle était à propos des ombres mystérieuses, des hallucinations ! Et question maladie des jeunes, de simples dépressions nerveuses, dues à la non insertion de ces jeunes à la vie commune, rien de bien sérieux disait Fourmigète !

Mais ce matin, il y avait des morts ! Il fallait agir ! Et on agissait ! Pendant toute la journée, Fourmiguète, sortie enfin de sa sérénité, mis en place un traquenard pour arrêter les ombres circulant dans la nuit ! Il devenait urgent de percer le mystère de l’étrange maladie !

A la tombée du jour, tout le dispositif prévu par le plan était en place, le piège était tendu, chaque touffe d’herbe cachait un groupe armé !

Fenlevent qui s’était porté volontaire pour cette opération, s’était hissé péniblement au sommet d’une tige de genêt et de son poste d’observation pouvait surveiller tout le pré aux anges.

 Monsieur Noirot, le courageux grillon se réserva le poste d’agent de liaison ! Il transmettrait au poste de commandement, c’est-à-dire au chef Fourmiguète et aux divers groupes en embuscade, les observations de Fenlevent.

Sur le rocher dominant le pré aux anges, cinquante vers luisants, mobilisés secrètement pour cette action de commando, étaient réunis, tous feux éteints, attendant l’ordre d’allumer tous en même temps leurs petits phares et de diriger leurs faisceaux lumineux dans la même direction, ce qui ferait projection, et permettrait de pouvoir appréhender les ombres rôdeuses.

Un groupe d’une dizaine de soldats de l’armée régulière de la fourmilière, volontaires triés parmi les plus courageux, les plus intrépides, les plus forts, ceux qui avaient les mâchoires les plus puissantes, se tenait prêt à faire face à toute éventualité et à intervenir rapidement à n’importe quel point du pré aux anges !

Et dans le silence de la nuit, on attendait ! on attendait que la lune glisse derrière le bois des pinsons, on attendait l’apparition des premières ombres, on attendait en silence, patiemment, on attendait pour venger les jeunes victimes et pour protéger la jeunesse du pré aux anges !

C’est peu de temps avant minuit que Fenlevent le guetteur le mieux placé, distingua la première ombre se dirigeant vers le ruisseau bordant le pré aux anges ! Le groupe d’intervention rapide, les soldats de l’armée régulière, virent aussi deux nouvelles ombres se diriger furtivement vers le même point.

L’agent de liaison, Monsieur Noirot, transmit les informations reçues, au poste de commandement. Le chef Fourmiguète donna alors l’ordre aux vers luisants d’allumer les feux et aux groupes d’intervention de se saisir de ces intrus.

Le coins près du ruisseau, se trouva éclairé comme en plein jour, et un groupe arrêté les mystérieuses ombres qui hantaient depuis quelques temps le pré aux anges !

C’étaient deux jeunes et inoffensifs scarabées, venant du bois aux pinsons, une très jeune chenille, une nièce de Margoton ! Et deux petites fourmis, sorties on ne savait comment de la fourmilière, les entrées et sorties étant ce jour là très surveillées.

Fenlevent du haut de sa tige de genêt, aperçut une dernière silhouette s’enfuir et s’engouffrer dans une boîte de biscuits que des pique-niqueurs sans gêne avaient volontairement oublié avec beaucoup d’autres déchêts et saletés, l’été dernier, polluant un peu plus le pré aux anges.

Le groupe de choc investit avec autorité et décision tout le coin et s’empara des occupants inconnus de la boîte à biscuits, deux hannetons sans foi ni loi ! Les mystères du pré aux anges furent dévoilés ! Les sinistres hannetons avaient initié les jeunes à la drogue ! Ils leur fournissaient une herbe hallucinatoire moyennant quelques compensations, notamment l’apport de leur nourriture quotidienne et la réfection de leur terriers d’habitation !

C’était un ignoble et méprisable mulot du nom de Sabrat, qui procurait cette mauvaise herbe aux hannetons, ce Sabrat, avait élu domicile dans un trou de taupe, là-bas aux abords du Mas de Chante-Matines.

Les stocks de cette drogue mortelle détenus par ces crapules, furent détruits ! Les hannetons et le mulot Sabrat furent jugés et sévèrement condamnés ! Tout le monde d’ailleurs regretta que la peine de mort fût abolie, ces trafiquants, ne méritaient pas qu’on leur laisse la vie.

Les jeunes du pré aux anges, furent soignés, gâtés, choyés et leur comportement pardonné et compris par beaucoup.

En peu de temps, la jeunesse du pré aux anges reprit goût à la vie, retrouva le rire, la gaieté et surtout la santé, une éclatante santé ! Et oublia à jamais la maudite herbe et ses sales et nocifs effets !

Les adultes comprirent qu’il ne faut pas prendre à la légère, les crises que traverse parfois la jeunesse, et ils comprirent enfin que pour éviter le pire, on doit agir d’abord et palabrer ensuite.

 

Pére GUISSET.

 

 

 

i_beetle_tbg.gif     G R A C I E U S E   i_beetle_tbg.gif

 
Depuis quelque temps, les hôtes du pré aux anges ont recueilli et définitivement adopté Gracieuse, une vieille coccinelle venue de la vallée.

             letter02_cc_blue.gifette bonne et vieille coccinelle qui porte si bien son nom de Gracieuse, a fui la maison de retraite où elle vivait !

Gracieuse est quasiment seule au monde, elle a bien quelque part des cousins éloignés, mais ces cousins là, ne peuvent s’encombrer d’une vieille presque impotente qui leur donnerait un travail et des soucis supplémentaires et qui, en contrepartie, leur donnerait si peu !

A la maison de retraite, Gracieuse était bien, était bien pour tout ce qui concernait le matériel ! La nourriture était bonne, le lit douillet et les employés et employées, quelques frelons et de nombreuses abeilles, étaient serviables et corrects : elle avait aussi, deux amies, Bleuette la libellule, qui malgré ses airs pleins de noblesse et de suffisance, était très gentille, et Bourdonneuse, une guêpe infirme, aigrie par son handicap, souvent insupportable, mais que Gracieuse aimait bien, car Bourdonneuse, si elle avait mauvais caractère, avait comme on dit, bon cœur !

Et pourtant, Gracieuse se sentait seule, seule dans cette maison de retraite, seule parmi tout ce monde, tout ce monde assez gentil, assez aimable, mais oh combien incompréhensif ou indifférent à ce sujet ! Elle avait l’amitié de Bleuette et Bourdonneuse, elle appréciait la gentillesse et l’amabilité de quelques autres, mais il lui manquait l’affection, l’amour d’un être cher, le bien-être d’un foyer, d’un chez soi familial.

Les amies Bleuette et Bourdonneuse, Gracieuse s’en doutait bien souffraient également de ce même mal, en silence, elles aussi, s’efforçaient de cacher leur solitude, persuadées que c’était une indignité de se sentir seules et de souffrir de cette solitude en ayant des amies et des gens aimables autour de soi.

 

Gracieuse avait donc décidé un jour de fuir ! de fuir loin, et de mourir d’épuisement dans un coin quelconque, au coin d’un quelconque bois, sans une plainte, sans bruit, mais dans la montagne, sur le plus haut sommet, le plus près possible du ciel ! 

letter02_cc_blue.gife fût Pépie le joyeux papillon, qui ce matin là, trouva sous un genêt, notre bonne et vieille Gracieuse à bout de force, inconsciente, frappant sans doute à la porte de la mort.

               Elle fût bien soignée, bien dorlotée Gracieuse ! Elle fût rétablie en peu de temps ! Elle est maintenant aimée de tous les hôtes du pré aux anges ! Elle a trouvé une véritable famille ! Le petit monde du pré aux anges et aux petits soins pour elle, elle est idolâtrée par Cricri le petit criquet et Agrippine la jeune fourmi, elle est adorée des tout petits, aimée et respectée par tout le monde, elle est heureuse !

Elle rend de nombreux et appréciables services à la communauté, elle s’occupe d’une garderie pour tout petits, surveille les ébats des plus grands et elle est de bon conseil pour tous !

Les jours de mauvais temps, Gracieuse réunit tous les jeunes dans une salle aménagée par Guilleret le dévoué écureuil, au creux d’une vieille souche de châtaignier, et là, à l’abri de la pluie et du froid, elle leur raconte des histoires, des contes, leur apprend des jeux, joue avec eux, leur chante de vieilles et immortelles chansons, bref, elle les divertit en glissant toujours dans ses récits ou ses contes, des conseils judicieux  et des fins pleines de moralité.

Elle façonne à sa façon, les générations futures du pré aux anges, les guide vers le bien, la bonté, la fraternité, l’amour, le respect des autres et des institutions, elle essaye de leur faire comprendre que la méchanceté et la violence ne mènent à rien, sinon qu’aux malheurs, désordres et désastres ! Elle sème du bon grain, elle prêche l’amour Gracieuse, cet amour qu’elle connaît enfin, presque à la fin de son séjour sur cette terre, là, parmi les hôtes du pré aux anges.

Ce jour là, un jour gris et froid d’automne, Gracieuse pose à son petit monde réuni autour d’elle et l’écoutant bouche bée, cette question : « Savez-vous pourquoi on appelle souvent les coccinelles, les bêtes à bon Dieu » ? J’en doute continue-t-elle ! Je vais donc vous raconter l’histoire qui nous a valu ce surnom, surnom d’ailleurs charmant ! Cette histoire m’a été contée par ma grand-mère qui la tenait elle-même de sa grand-mère !

Je ne puis vous certifier son authenticité, mais, même si c’est une légende, elle est adorable cette histoire et je crois que vous l’aimerez bien ! Elle vous fera comprendre combien est précieuse une réelle amitié entre deux êtres.

 

letter02_ci_blue.gifl était une fois, il y a fort longtemps de cela, un vieux berger nommé Baptiste, plus communément connu par son surnom de Nevera ! Il devait ce surnom de Nevera au fait qu’il vivait tout l’été, là-haut, près du pic le plus élevé, près des neiges éternelles et des glaciers, parmi ses moutons et ses deux chiens, Farigol et Romarin.

 

Romarin était un jeune chiot turbulent, un peu tête folle, ne pensant qu’à jouer ! Farigol par contre était un chien adulte, sérieux et travailleur, un bon chien de berger. Il avait été dressé pour la surveillance du troupeau par Nevera lui-même.

Farigol cette année là, avait une charge supplémentaire, il avait ordre de commencer à apprendre son métier au jeune chiot, l’insouciant et gai Romarin, son maître le vieux Baptiste l’aidait dans cette tâche qui s’avérait très difficile car Romarin n’était réellement pas doué. Baptiste, mais appelons le Nevera comme tout le monde, avait dit à Farigol : « Il faut que l’année prochaine Romarin puisse nous aider ! Nous prenons de l’âge, et le troupeau compte beaucoup de bêtes en plus ! Nous avons besoin d’aide » ! et Farigol savait que son maître avait raison.

Il aimait bien son vieux Maître Farigol, il savait que Nevera avait un cœur d’or, il savait que malgré son aspect bourru et froid, il était bon et aimait beaucoup les bêtes, mais qu’il n’extériorisait jamais ses sentiments, ni de joie, ni de colère, ni d’affection. Il était dressé Farigol à se contenter d’un simple regard ou d’un bref grognement en récompense de son travail et de son affection.

Une seule fois Nevera avait caressé Farigol ! Ce jour là, Nevera, le froid, le bourru Nevera, avait passé par deux fois sa main, du bout du nez jusqu’aux oreilles de Farigol, fier, étonné et radieux !

C’était le jour de l’accident, le jour où Nevera, en sautant du haut d’un rocher, s’était mal reçu sur ses pieds et s’étant fracturé la jambe, était dans l’impossibilité de remonter du fond du ravin où il était tombé.

Nevera, appela, siffla longuement son chien. Hélas, Farigol était loin, il ramenait vers le troupeau, une agnelle indisciplinée qui s’était égarée ! Le vent, la rageuse Tramontane, soufflant dans le mauvais sens, le chien ne pouvait entendre les appels de son maître. Il ne s’étonna point de l’absence près du troupeau de Nevera, sachant que son maître aimait faire de courtes siestes à l’abri du vent et des rayons du soleil, ou de rôder aux alentours à la recherche de champignons, d’angéliques ou de baies sauvages.

Farigol savait que lorsque son maître n’était pas à son poste, près des moutons, assis sur la pierre plate, là-bas au pied du grand rocher dominant l’herbage où broutait le troupeau, il ne devait sous aucun prétexte laisser les bêtes sans surveillance et attendre patiemment son retour.

Aussi, il ne se soucia point, ne s’inquiéta point et se coucha tranquille à l’ombre, surveillant sans en avoir l’air, les agneaux et agnelles souvent disposés à en faire à leur tête et les rappelant à l’ordre d’un bref aboiement rageur.

Nevera,  au fond du ravin, s'était lassé d'appeler au secours !

Le vent se disait-il, finira bien par se calmer ou tourner en direction du troupeau et de la lointaine vallée, et ses appels seraient alors entendus par un promeneur ou un chasseur providentiel! Pour l'instant, il était là, cloué au fond de ce ravin, souffrant, angoissé, craignant que la nuit ne le surprenne dans sa position, blessé et très légèrement vêtu, sans sa longue pèlerine noire, sans sa grosse veste en velours, sans la vieille couverture ! Il avait tout laissé au pied d'un buisson rabougri, juste avant son stupide accident.

Le froid étant très vif la nuit dans ces altitudes, cette nuit serait très longue et très pénible, il n'y avait même pas de quoi allumer un feu, ses allumettes étant restées dans la poche de sa grosse veste !

Pourrai t-il résister ? Affaibli par sa blessure, étai t-il condamné à mourir dans ce ravin ?

C'est alors que mon aïeule Margueridète, une coccinelle délurée, vadrouillant sur cette haute montagne, se posa sur sa main I Nevara la regarda et murmura dans sa détresse: "Bonne coccinelle, douce et gentille Margueridète, toi qui connais le chemin du ciel, je te donnerais beaucoup de miel, si tu allais dire au Bon Dieu, combien je suis malheureux I Dis lui que je vais sûrement mourir si les secours tardaient à venir" .

Et la Margueridète, après avoir grimpé le long de l'index que Nevera tenait dressé vers le ciel, Ouvrant toutes grandes ses ailes, s'envola !

Une demi-heure plus tard, le vent tourna ........????!!!!!

Farigol couché sous une touffe de framboisier sauvage, leva le nez, il sentait son maître, il entendit des plaintes et enfin les appels de Nevera ! Il se dressa, huma l'air et s'élança. Il découvrit sans peine son maître blessé, ils se regardèrent Nevera et Farigol ! ils se comprirent l 'homme et son fidèle ami, et Farigol sans attendre, partit à fond de train vers le sentier descendant vers la vallée .

D'un seul trait, il courut jusqu'au premier mas, et pourtant ce mas était à plus de deux heures de marche! En moins d'une demi-heure,Farigol était dans la cour du mas Fourcat, la langue pendante, les pattes ensanglantées, essoufflé, couvert de sueur, aboyant et tournant en rond autour du maître des lieux, le vieux Fourcat, et lui tirant le bas des pantalons !

Fourcat comprit, le chien lui demandai t de le suivre, il comprit que son vieil ami Nevera était en difficulté! Il héla ses deux fils, et suivant le chien, ils montèrent vers le sommet, vers Nevera.

 …/

 

Avant la tombée de la nuit, le blessé fût au mas ! Le fils aîné des Fourcat était resté là-haut avec Farigol pour s’occuper et surveiller le troupeau ! Le père Fourcat et son plus jeune fils qui descendirent Nevera sur un brancard de fortune vers leur mas, furent franchement estomaqués lorsque, là-bas, au fond du ravin, alors qu’ils allongeaient le blessé avec mille précautions sur le brancard, ils l’entendirent  murmurer tout ému, cette phase pour eux incompréhensible :
«
 La Margueridète est allé au ciel, a vu Dieu et Dieu a fait tourner le vent et m’a envoyé Farigol ». Stupéfaits, les Fourcat virent Nevera caresser son chien ! Pour la première fois, Nevera passa par deux fois sa main calleuse du bout du nez jusqu’aux oreilles de Farigol, d’un Farigol les yeux brillants de joie, d’un Farigol qui d’un aboiement joyeux dit au revoir à son maître et retourna très heureux surveiller le troupeau.

Ce n’est qu’au mas Fourcat que Nevera raconta l’histoire à son vieil ami, lui assurant que les coccinelles étaient vraiment des bêtes, ou plutôt des insectes au Bon Dieu et comment il devait la vie à l’une d’elles !

Et le charmant surnom d’insectes au Bon Dieu nous est resté !

D’ailleurs, le vieux Nevera, conta toute sa vie durant, l’hiver assis    sur   " l'escon " au coin du feu, l’été sur le « pedris » devant la porte, dans l’ombre du tilleul, l’histoire de la Margueridète qui un jour partit au ciel, rencontra Dieu et lui sauva la vie.

Nevera ne crût jamais que si le vent tourna, ce fût peut-être une heureuse coïncidence !

C’est depuis ce temps là, depuis ce jour là assure Gracieuse à son petit monde, que chez nous on appelle toujours les coccinelles, les margueridètes, ou les insectes au Bon Dieu, et sachez dit-elle, que si un enfant pose une coccinelle sur sa main, lui demande gentiment de porter à Dieu un vœu, il verra la coccinelle s’envoler du bout de son doigt, vers le ciel et l’enfant verra son vœu se réaliser, du moins le dicton l’affirme-t-il !

N’est-elle pas jolie l’histoire de Nevera, Farigol et Margueridète ? Demande Gracieuse à son petit monde qui pour toute réponse bat des mains avec enthousiasme et réclame déjà une autre histoire.

 

Pere GUISSET

 

 

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